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LE NOUVEL ART D’AIMER

épouse avilie et bafouée comme le fut Xantippe — et en public — quelle excellente épouse n’aurait pas éclaté en protestations véhémentes ?

Je n’ai jamais vu de Xantippe chez les maris aux procédés affectueux et plaisants. On prend les mouches avec du lait, dit-on.



Il y a pourtant des mégères.

Certes il faut le savoir. Il faut dire à nos fils comme j’y viendrai au chapitre des parents : « Épouse celle qui fut bonne et tendre avec ses parents d’abord, puis secourable à ses frères, à ses sœurs. Ne t’inquiète pas tant de ses cheveux ou de sa taille que de savoir ceci : sur trois jeunes filles assises et qui bavardent, est-elle celle qui se lève et s’élance au secours d’un estropié qui passe, d’un enfant qu’on renverse, ou de sa grand’mère, car les vieux étant les plus ingrats à soigner puisqu’ils sont les plus malheureux, sa patience est à toute épreuve. Et si la jeune fille y reste douce, voici mon cher, ta fiancée :

« Elle a ce don d’entrailles : la pitié.

« C’est la femme, la vraie, n’épouse pas la fille sèche, brève, sans étoffe sentimentale. »


Le mari restant le chef de la paire
a besoin de se partager la direction avec sa femme. Il veut trouver aussi un chef en elle. Où prendre ces facultés de conduire ? S’élever d’abord en esprit en lui parlant à table de ce qui le délivre et non de ce qui le harcèle.