Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chez lui. — J’y vais très-souvent. — Ah ! j’entends, j’entends. C’est un bon vivant, le papa ; il en a fait des siennes dans le tems, je le gagerais. Il n’est pas goutteux pour rien : boit-il bien sa bouteille par jour ? — Une bouteille par jour ! Non assurément ; comment pouvez-vous le penser ? C’est un homme très-sobre ; vous en avez été témoin la nuit dernière au bal. — Bon Dieu ! vous autres femmes vous vous imaginez qu’un rien suffit pour nous enivrer. Croyez-vous donc qu’un homme ne puisse soutenir sa bouteille ; pour moi je suis sûr que si chaque homme en buvait une par jour, il n’y aurait pas de moitié autant de désordre que l’on en voit maintenant. Cela serait bon pour tout le monde. — J’ai peine à croire cela. — Oh, diable ! c’est pourtant bien vrai ; comme il