Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/244

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direction. Catherine était profondément malheureuse ; elle aurait volontiers couru à la loge de M. Tilney, pour le forcer à écouter l’explication qu’elle désirait lui donner. Les sentimens naturels la dominaient bien plus que ceux d’une héroïque fierté.

Au lieu de considérer sa propre dignité offensée par une si prompte condamnation ; au lieu de prendre quelque orgueilleuse résolution inspirée par la conscience de son innocence, pour faire connaître son ressentiment à celui qui avait pu se permettre d’en douter, et le laisser livré aux troubles et aux tourmens de l’incertitude ; au lieu de dédaigner de lui faire connaître la vérité, de fuir ses regards, d’affecter la gaieté et une liberté entière d’esprit, en riant avec un autre cavalier ; Catherine était