Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/276

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réussi dans ce qu’elle s’était proposé, étant justifiée et triomphante, elle commença (tant ses esprits étaient encore agités) à douter si sa conduite avait été bien exactement ce qu’il fallait qu’elle fût. Elle pensait qu’il est toujours beau de faire un sacrifice, que si elle eût cédé aux prières, aux instances qu’on lui avait faites, elle n’aurait pas à se reprocher d’avoir causé du mécontentement à son amie, à son frère, et d’être peut-être la cause de la rupture d’un projet, qui faisait un si grand plaisir à tous les deux.

Pour se rassurer sur la crainte d’avoir, par sa conduite et par sa faute, causé de la peine à ses amis, elle saisit le premier prétexte pour parler devant M. Allen du projet formé pour le lendemain par son