Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/557

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tr’elle. Ses pensées revenaient sans cesse sur les effrayantes chimères qu’elle s’était forgées à plaisir sans que rien de probable n’y eût contribué, sur les terreurs dont son imagination seule avait fait les frais, sur la gravité qu’elle attachait aux plus légères circonstances, dans lesquelles elle cherchait un motif pour s’alarmer, sur la sotte avidité avec laquelle, depuis son arrivée à l’abbaye, elle s’occupait d’objets et d’aventures effroyables. Elle se rappelait l’idée qu’elle s’était faite de Northanger avant de le connaître, celles qui l’absorbaient depuis qu’elle y était. Elle reconnaissait qu’avant de quitter Bath elle était imbue de ces ridicules et mensongères pensées qui lui représentaient Northanger et tout ce qu’elle y trouverait comme ces vieux châteaux