Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/635

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méritât un tel changement, sans qu’on l’eût mise à même de pouvoir se justifier.

Les pensées qui l’agitaient le plus, celles qui dominaient toutes les autres, provenaient de l’incertitude où elle était de ce que penserait, de ce que dirait, de ce que ferait, le lendemain Henri, quand de retour à Northanger il apprendrait qu’elle était partie et de quelle manière on l’avait renvoyée. Tantôt elle craignait qu’il n’y fût peu sensible, tantôt elle espérait qu’il en serait blessé. Elle était bien sûre qu’il n’oserait en parler à son père. Mais de quelle manière s’en entretiendrait-il avec sa sœur ? Que lui dirait-il d’elle ?

Dans cette succession continuelle de craintes, d’espoir, de doutes et d’inquiétudes, son esprit ne pouvait