Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

banc de devant, entre Louise et Henriette ; jugez comme c’est agréable ! je pense que c’est à cela que je dois le malaise de ce matin. »

Nous ne nous étendrons pas davantage sur cet insipide entretien. Un peu de patience, de persévérance et de gaîté forcée du côté d’Alice, produisirent un effet merveilleux sur Maria : elle put bientôt s’asseoir sur le sopha, rire avec sa sœur, espérer enfin qu’elle pourrait aller dîner. Quelques instans après, oubliant son costume de malade, elle fut en courant à l’autre bout de la chambre pour montrer à Alice de très-jolies fleurs que ses belles-sœurs lui avaient envoyées. On apporta quelques pièces de viande froide pour Alice, dont Maria mangea plus qu’elle ; en un mot, elle se trouva assez forte pour lui proposer une petite promenade. « Où irons-nous ? dit-elle quand elles furent prêtes ; je suppose que vous ne vous souciez pas d’aller à la grande maison avant qu’on ne soit venu vous faire une visite ?

— Je n’ai de ma vie songé à de telles cérémonies, répondit Alice, avec des gens que je connais aussi bien que les Musgrove.

— Oh ! certainement, ils viendront bientôt ; ils doivent sentir ce qui est dû à ma sœur, à