Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/139

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et qui pourrais sortir. Vous savez, Alice, que je n’ai de forces ni physique ni morale ; un homme est beaucoup plus utile auprès d’un enfant estropié ; pour moi, je suis infiniment trop sensible ; vous l’avez vu hier, j’ai eu une attaque de nerfs.

— Mais, dit Alice, elle fut causée par une émotion violente, inattendue ; rien de semblable n’arrivera aujourd’hui, je vous le promets ; j’ai parfaitement suivi les instructions de M. Robinson ; votre fils est tranquille, il souffre peu, et je n’ai aucune crainte. En vérité, Maria, vous avez tort de blâmer votre mari ; il fait plaisir à son père, et peut se reposer sur nous pour veiller sur son enfant ; ce n’est pas l’affaire des hommes, ils n’y entendent rien, et une mère remplit, en soignant son fils, un devoir qu’elle ne voudrait confier à personne.

— Pour moi, répondit Maria avec aigreur, j’aime trop mes enfans pour ne pas les confier à ceux qui leur sont plus utiles que moi ; je ne sais pas gronder ni tourmenter un pauvre petit malade pour le faire tenir tranquille ; vous avez vu ce matin quand je lui disais que s’il bougeait, je lui lierais les mains, il s’est