Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous asseoir, il va venir ? » Celui-ci était visiblement déconcerté, en voyant le capitaine qui s’avançait pour le saluer, et converser avec lui. Il lui demanda des nouvelles de ses sœurs ; mais George Hayter, sans lui répondre, s’assit près de la table, prit un journal qu’il y trouva, et parut très-occupé de sa lecture. Le capitaine retourna à la fenêtre.

Le fils cadet de Maria, trouvant la porte du salon ouverte, vint en courant auprès de son frère. Cet enfant de trois ans au plus, extrêmement avancé et fort pour son âge, était gâté par sa mère, qui lui souffrait tout ; il s’avança d’un air déterminé, et voulut grimper sur le sopha où Charles était couché pour prendre les joujoux avec lesquels Alice amusait le malade ; craignant que le petit garçon ne lui fît du mal, elle le mit à terre, en lui disant de ne pas tourmenter son frère. « Eh bien ! moi je veux grimper, » dit le petit mutin, et saisissant le moment où sa tante était baissée pour ramasser un joujou qu’il avait jeté, il sauta sur son dos, se cramponna autour d’elle avec ses petites jambes, de manière qu’elle ne put se relever ni s’en débarrasser. Elle gronda inutilement, le petit drôle la serrait toujours plus fort ; il l’étouffait au point qu’elle avait