Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/197

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veille, et parut très-contente tant qu’on resta autour d’elle ; mais quand Louisa proposa au capitaine de cueillir des noisettes le long d’une haie, quand ils s’éloignèrent encore plus, et qu’elle les eut perdu de vue, l’ennui s’empara d’elle ; elle chercha querelle à son siège, dit qu’elle était sûre que Louisa en avait trouvé un meilleur, et rien ne put l’empêcher de courir pour les rejoindre : elle suivit le sentier qu’ils avaient pris, elle tourna de tous côtés, et ne put les découvrir. Alice, qui n’avait nulle envie de troubler leur tête-à-tête, laissa marcher sa sœur, et s’assit sur un petit tertre de gazon ombragé par une haie vive. Maria revint, et se plaignit avec aigreur de l’impolitesse du capitaine et de Louisa. Après être restée un moment près d’Alice, elle se leva encore, en disant qu’elle était décidée à les trouver et à les gronder. Alice, qui était vraiment fatiguée, fut charmée de se reposer, et ne quitta pas sa place. Peu de momens après, elle entendit derrière elle, de l’autre côté de la haie, le capitaine et Louisa qui parlaient ensemble. La voix de Louisa frappa d’abord son oreille : elle causait d’un ton très-animé ; quand ils furent près de l’endroit où Alice était assise sans pouvoir être vue, elle