Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/247

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aux hommes qui restèrent, il serait difficile de dire qui souffrait le plus de Wentworth ou de Charles, qui était réellement un tendre frère ; il allait de l’une à l’autre de ses sœurs à-peu-près dans le même état ; et sa femme, aux prises avec une attaque de nerfs, ne cessait de l’appeler à son secours.

Alice, dont le cœur sensible était déchiré, trouvait moyen de faire autant de bien qu’il était possible dans un tel moment, en ranimant Henriette, en tâchant de tranquilliser Maria, de consoler Charles, et de partager les sentimens de Wentworth avec une véritable sympathie : lui et Charles semblaient attendre d’elle seule quelque bon conseil et quelque consolation. « Alice, chère Alice ! disait Charles, que devons-nous faire ? » Les yeux du capitaine Wentworth étaient aussi tournés vers elle, et demandaient la même chose.

« Ne vaudrait-il pas mieux la porter à l’auberge ? dit-elle.

— Oui, oui ; miss Elliot a raison, reprit Wentworth, à l’auberge. Musgrove, prenez soin de votre femme et d’Henriette, je la porterai seul. »

Insensiblement le bruit de cet accident se