Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/99

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— Oui, sans doute, aussi long-temps que j’ai pu les supporter ; mais ils sont si bruyans qu’ils me font plus de mal que de bien. Charles ne comprend pas un mot de ce que je dis, et Walter devient tout-à-fait mutin ; vous verrez comme ils sont insupportables.

— Ils le seront difficilement pour moi, dit Alice ; j’aurai bien du plaisir à les voir. Allons, chère Maria, prenez courage, ajouta-t-elle gaîment ; vous savez que je vous guéris toujours quand je viens ici ? Comment se portent vos voisins du grand Uppercross ?

— Je l’ignore ; je n’ai vu aucun d’eux aujourd’hui, excepté M. Musgrove, qui a passé à cheval et m’a parlé devant la fenêtre, mais sans descendre, quoiqu’il ait dû voir l’état où j’étais : ni lui, ni personne de sa famille ne s’est présenté chez moi : cela ne convenait pas sans doute ; miss Musgrove, ses chères filles, ne pensent qu’à elles-mêmes ; pourvu qu’elles se portent bien, tout va le mieux du monde.

— Vous les verrez peut-être encore avant que la matinée soit passée : il est de bonne heure.

— Oh ! je n’en ai pas la moindre envie, je vous assure, je n’ai jamais besoin de les voir ; elles parlent et rient trop pour mes faibles