Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/273

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sirent près l’un de l’autre. Après quelques mots sans suite, ils commencèrent une conversation qui fut le prélude du bonheur qui les attendait ; ils échangèrent de nouveau les aveux et les promesses qui les avaient rendus si heureux une fois, et qui avaient été suivis de tant d’années de séparation et de regrets ; ils revinrent sur le temps passé, et se crurent rajeunis de huit ans, tant il leur semblait impossible qu’ils eussent jamais pu être étrangers l’un à l’autre un seul instant. Ils étaient peut-être plus heureux encore dans leur réunion que lors de leurs jeunes amours, moins passionnés, mais plus tendres, plus attachés l’un à l’autre par la connaissance approfondie de leurs caractères, plus assurés de s’aimer éternellement.

Alice avoua qu’elle avait peut-être cédé trop facilement aux persuasions de lady Russel, et promit d’être aussi ferme qu’elle avait été faible et soumise en apparence ; car jamais son cœur n’a changé, et le bonheur de pouvoir le dire à celui qu’elle a toujours aimé efface tout ce qu’elle a souffert.

Wentworth explique à son tour sa conduite. Blessé en proportion de son amour, il se crut aimé bien faiblement de la jeune personne qui