Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/352

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n’aurait peut-être jamais pensé à lui, sans moi ; et certainement elle n’aurait jamais osé se flatter d’en être aimée, si je ne l’avais assurée de l’affection qu’il avait pour elle ; car elle est aussi humble et aussi modeste que je croyais qu’il l’était. Oh ! si je m’étais contentée de lui persuader de ne pas accepter le jeune Martin. En cela j’avais certainement raison ; c’était très-bien fait. J’aurais dû m’arrêter là, et laisser le reste au temps et au hasard. Je l’introduisais dans la bonne compagnie, et lui donnais par là occasion de plaire à quelque galant homme : je ne devais rien entreprendre de plus. Mais à présent la pauvre fille elle aura du chagrin pendant long-temps. Je n’ai pas été véritablement son amie ; et si elle ne prend pas son malheur fortement à cœur, je ne vois personne qui lui convienne. Guillaume Coxe. Oh ! non, je