Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/422

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fit de la musique et Emma fut forcée de jouer ; et les remercîmens, les louanges qui s’ensuivirent comme de raison, passèrent pour une candeur affectée, un air de grandeur d’âme, pour relever encore la supériorité de ses propres talens. En outre, ce qui était le pire de tout, elle affectait une froideur, une réserve telles qu’il était impossible de deviner sa véritable façon de penser. Couverte du manteau de la politesse, elle semblait déterminée à ne rien hasarder. Elle poussait la circonscription à l’excès, et jusqu’à exciter des soupçons. Elle en donnait surtout des preuves, lorsqu’on lui parlait de Weymouth et des Dixon. Elle se faisait un point capital de ne donner aucun éclaircissement sur le caractère de M. Dixon, l’agrément qu’on trouvait en sa compagnie, ni sur l’éligibilité de son mariage. C’était de sa part