Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/127

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vous saurez où elle a été élevée ; que c’est le colonel et madame Campbell qui ont pris soin de son éducation, je suis persuadée que vous ne supposerez plus que ses talens soient enfouis. »

« Oh ! Mais, ma chère demoiselle Woodhouse, elle est maintenant dans une telle solitude, une si grande obscurité, qu’elle est totalement perdue. Quelque avantage qu’elle ait reçu chez les Campbell, elle n’a plus rien à attendre d’eux ! Je crois qu’elle en est convaincue… Elle est très-timide et silencieuse… On sent qu’elle a besoin de protection… Je l’en aime davantage… Je dois l’avouer, c’est une grande recommandation auprès de moi… Sa timidité surtout me plaît infiniment : cette qualité si rare aujourd’hui, lorsqu’elle se rencontre chez les personnes qui nous sont inférieures, nous devons leur en savoir un gré infini… Je