Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/87

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impossible ? Non. Henriette lui était sans doute de beaucoup inférieure en jugement, mais il avait été vivement frappé de sa beauté et de la naïveté de ses manières ; ainsi toutes les probabilités étaient en sa faveur. Ce serait une union extrêmement avantageuse et très-agréable à Henriette.

« Il ne faut pas que je m’appesantisse sur cela, dit-elle, je ne dois pas y songer. Je connais le danger de me fier à mes spéculations. Cependant il est arrivé des choses plus surprenantes, et lorsque M. Frank Churchill et moi cesserons d’avoir de l’amour l’un pour l’autre, ce sera le moyen de nous confirmer dans cette amitié désintéressée que j’envisage d’avance avec plaisir. »

Il était heureux pour Emma, d’avoir des consolations en réserve pour Henriette ; mais il ne fallait en user qu’avec précaution, car elle était menacée d’un