Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/89

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La pauvre Henriette était si abattue, qu’elle avait besoin de tous les secours, des attentions, des remontrances et de toutes les consolations qu’il était au pouvoir d’Emma de lui donner. Emma sentait qu’elle n’en pouvait trop faire, et qu’Henriette avait des droits à ses soins et à sa patience. Mais il était dur pour Emma de persuader sans convaincre. Henriette écoutait avec soumission, et disait : « C’est très-vrai, mademoiselle Woodhouse a raison, je ne dois pas penser à eux, je ne m’en occuperai plus. Mais c’était en vain qu’on changeait de sujet ; un quart-d’heure après elle y revenait, sans s’en apercevoir. À la fin Emma changea de champ de bataille. Le plus grand reproche que vous puissiez me faire, Henriette, est de vous occuper sans cesse, et de regarder comme un malheur le mariage de M. Elton. Il est