Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/119

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proques.

Elle se reprochoit de n’être pas raisonnable sur ce point ; mais si du moins on lui avoit parlé de Mansfield ! si l’on s’étoit seulement informé de ces chers amis qui avoient tant de droits à la reconnoissance de toute la famille ! Peut-être se hâtoit-elle trop de juger. Dans ce moment, un seul objet absorboit toute la sollicitude de ses parens.

Le tête-à-tête silencieux de Fanny et de son père étoit interrompu de temps en temps par les brusques entrées des enfant, qui se poursuivoient en renversant tout sur leur passage. Alors Mr. Price impatienté, quittoit sa lecture pour gronder et menacer, mais les petits drôles paroissoient accoutumés à ce langage et n’en tenoient compte. Lorsqu’ils furent las de courir et de sauter ils vinrent s’asseoir, mais les espiègleries continuèrent sourdement, et la présence de leur père n’empêchoit pas qu’il n’y eût même par momens, des explosions bruyantes de gaieté ou de malice.


Enfin l’arrivée du thé, dont Fanny commençoit à désespérer, vint faire une agréable diversion. Susanne, tout en se donnant du mouvement pour faire bouillir l’eau et préparer les beurrées, cherchoit à deviner si Fanny, accoutumée aux usages d’une maison opulente, ne trouvoit point ces petits

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