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tructions

à ce jeune homme sur la régie de son futur bénéfice ; j’ai entendu qu’il en étoit déjà question à table. Le moment n’est pas éloigné où il devait entrer en fonctions, et je suis charmé d’apprendre qu’il fait une bonne affaire. Un revenu de 700 liv. sterl. Pour un cadet de famille, cela ne va pas mal ; et puis fort peu de peine. J’imagine qu’il s’en tirera avec trois ou quatre sermons par année dans les grandes solemnités. „

“ C’est une chose curieuse, » dit Flora en riant, “ de voir comme les gens qui ont leur fortune faite sont modérés dans l’estimation des besoins d’autrui. Je crois qu’il faudroit retrancher beaucoup de vos fantaisies, si vous étiez réduit à 700 livres de rente. „

“ Cela est vrai, mais tout est comparatif : les habitudes font une grande différence ; et je dis que pour un second fils, même de Baronet, c’est une fortune très-honnête. „

Flora dissimula l’intérêt qu’elle prenoit à cette question, sous un air d’indifférence, et bientôt la conversation devint générale.

“ Mon cher Edmond, » dit Henri, “ comptez que je viendrai tout exprès entendre votre premier sermon. Je me fais un devoir d’encourager les talens naissans. Quand est-ce que vous nous mettrez à même d’en juger ? Voilà miss Price qui se joindra à moi, j’en