Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/122

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qui s’approchoit de la maison. C’étoit trop matin pour les visites, et d’ailleurs, l’équipage ne ressembloit à aucun de ceux du voisinage. La livrée n’étoit pas connue, et la voiture étoit attelée de chevaux de poste. Bingley engagea miss Jane à ne pas se laisser prendre par cette visite ; et ils s’esquivèrent ensemble du côté du jardin. Mad. Bennet, Elisabeth et Kitty tinrent ferme, et elles virent paroître lady Catherine de Bourg. Leur étonnement fut grand. Elle entra sans saluer, ne répondit que par un signe de tête à la révérence que lui fit Elisabeth, et s’assit sans dire un mot ; et sans demander d’être présentée à la maîtresse de la maison, mais Elisabeth avoit nommé lady Catherine à sa mère au moment où elle la vit entrer.

Mad. Bennet, toute contente d’avoir à recevoir une femme de qualité, s’évertua pour être polie. Après quelques instans de silence, milady dit à Elisabeth : « j’espère que vous êtes en bonne santé, miss Bennet. Cette dame là est votre mère, je suppose, et celle-ci une sœur cadette, n’est-ce pas ? „

Mad. Bennet enchantée de parler à lady Catherine, se hâta de prendre la parole, et dit : « c’est une de mes cadettes ; mais la plus jeune est mariée. L’aînée se promène dans le jardin avec un jeune homme qui ne tardera pas à être de la famille. „