Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/92

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tion ; et lorsqu’ils entrèrent par la porte de la loge du parc, elle se sentit agitée. Le parc étoit très-vaste ; et ils traversèrent d’abord de très-beaux bois, en montant un peu pendant environ un quart d’heure. En sortant du bois, ils se trouvèrent sur une éminence, d’où ils eurent la vue du château, de l’autre côté de la vallée. On voyoit serpenter la route qui y conduisoit. Ce château étoit un bel édifice, d’une noble architecture, fort bien situé, et derrière lequel s’étendoit une forêt sur le penchant d’un côteau. Dans la vallée, couloit une jolie petite rivière, dont les bords offroient une riche végétation. Elisabeth étoit enchantée. Elle n’avoit jamais vu un endroit pour lequel la nature eût fait davantage, et que le mauvais goût eût moins gâté. Son oncle et sa tante n’étoient pas moins charmés qu’elle de la beauté de cet ensemble. Dans ce moment là, Elisabeth se représenta que c’auroit été pourtant une chose agréable que d’être maîtresse de Pemberley. Ils passèrent le pont, et s’approchèrent du château. Alors les craintes d’Elisabeth revinrent. Elle s’imagina que peut-être les domestiques de l’auberge s’étoient trompés, et que Mr. Darcy seroit chez lui. Ils demandèrent à voir le château ; et pendant qu’on appeloit la femme de l’in-