Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 1.djvu/102

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qui découvrit cette efficacité de la poésie, pour éteindre les feux de l’amour !

— Jusqu’à présent, dit Darcy, on m’avoit enseigné à considérer la poésie comme un des alimens de l’amour.

— Oh ! d’un amour violent, constant, d’une espèce très-rare, tout sert d’aliment à une forte passion ! mais s’il s’agit d’un sentiment passager, de ce qu’on nomme vulgairement une inclination ; je suis persuadée qu’un bon sonnet suffiroit pour le détruire entièrement.

Darcy sourit ; et le silence général qui suivit, fit trembler Elisabeth. Dans la crainte que sa mère ne compromit encore, elle vouloit entretenir la conversation, mais elle ne trouvoit plus rien à dire, Mistriss Bennet recommença alors ses remercîmens à Mr. Bingley, sur les attentions qu’il avoit pour Jane, et fit des excuses, sur l’embarras que pouvoit causer la présence de Lizzy. Mr. Bingley fut