Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/50

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soulagés de la crainte que leur sœur ne mourût vieille fille. Charlotte étoit la plus calme ; après avoir atteint son but, elle avoit le temps de réfléchir ; ses réflexions étoient, en résumé, assez satisfaisantes. Mr. Collins n’étoit assurément pas fort aimable, sa société étoit fatigante et son amour imaginaire, mais enfin il seroit son mari, et sans avoir une bien haute idée, ni des hommes, ni du lien conjugal, le mariage avoit toujours été le but des désirs de Charlotte ; elle pensoit que c’étoit le seul établissement honorable pour une jeune personne bien élevée qui avoit peu de fortune ; quoiqu’il ne lui parût pas certain qu’il procurât le bonheur, c’étoit cependant le préservatif le plus agréable contre la pauvreté. Elle venoit de s’assurer un sort, et à l’âge de vingt-sept ans, n’étant point jolie, elle en sentoit tout le prix. Le côté le moins agréable de toute l’af-