Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/102

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qu’il avoit eu pour elle avec un sentiment plus vif que jamais ; elle se rappeloit son agitation pendant leur dernière entrevue, et se trouvoit disposée à pardonner l’inconvenance de ses expressions.

Lorsqu’ils eurent visité toute la maison, ils prirent congé de la concierge, qui les recommanda à un jardinier pour leur faire voir la campagne. En traversant la prairie qui conduisoit à la rivière, Elisabeth se retourna pour voir encore la maison, son oncle et sa tante se retournèrent aussi ; et tandis que Mr. Gardiner cherchoit à deviner la date de la construction de ce bâtiment ; le propriétaire lui-même sortit tout-à-coup du chemin qui conduisoit aux écuries.

Il n’étoit qu’à vingt pas et il avoit paru si soudainement, qu’il étoit impossible qu’Elisabeth évitât d’être vue ; leurs yeux se rencontrèrent et leurs joues se couvrirent de rougeur. Il recula de quelques