Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les voyageurs étoient alors arrivés vers une allée au bord de l’eau, et chaque pas leur découvroit un nouveau mouvement de terrain, ou une plus belle vue ; mais il se passa long-temps avant qu’Elisabeth y fît aucune attention ; quoiqu’elle répondît machinalement aux appels réitérés de son oncle et de sa tante, et qu’elle parût fixer ses yeux sur les objets qu’ils lui faisoient remarquer, elle ne distinguoit cependant aucune partie du tableau. Ses pensées suivoient alors Mr. Darcy ; elle auroit voulu savoir ce qui se passoit dans son esprit, ce qu’il pensoit d’elle, et si elle lui étoit encore chère ! Peut-être n’avoit-il été si poli que parce qu’il sentoit que les torts n’avoient pas été de son côté ; cependant il y avoit dans sa voix quelque chose qui n’indiquoit pas de la tranquillité. Elle n’auroit pas su dire s’il l’avoit revue avec peine ou plaisir, mais certainement il ne l’avoit