Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/21

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compliment qu’il lui faisoit ainsi qu’à sa sœur ; il adoucit son chagrin, mais ne la consola point du mépris que le reste de sa famille s’étoit attirée ; et comme elle voyoit que le malheur de Jane étoit l’ouvrage de ses plus proches parens, elle pensa aussi combien le cas qu’on pouvoit faire de toutes deux, devoit avoir été diminué par une conduite si peu convenable, et elle se sentit plus humiliée qu’elle ne l’avoit encore jamais été.

Après avoir erré pendant deux heures, le long du chemin, s’abandonnant à toute l’agitation de ses pensées, réfléchissant de nouveau sur tout ce qu’elle venoit d’apprendre, cherchant à se réconcilier avec un changement d’idées si prompt ; la fatigue et la crainte d’avoir été trop long-temps absente, la firent retourner au Presbytère, et elle rentra dans la maison, décidée à paroître aussi gaie