Page:Austen - Orgueil et Prevention 3.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
ORGUEIL

pénible ! extrêmement pénible de penser que ses parens avaient, sans même le savoir, contracté une si grande obligation envers une personne qu’ils ne pourraient jamais obliger à leur tour. Sans lui que serait devenue la malheureuse Lydia ? Son déshonneur était certain. Oh combien ne se reprocha-t-elle pas alors, chaque parole, chaque pensée injuste ou méchante qu’elle s’était autrefois permise contre lui ! Ce retour sur elle-même l’humiliait ; mais aussi elle était fière de lui, fière de ce qu’il avait su sacrifier son ressentiment, ses préventions même, au désir d’être utile ; elle lut et relut plus d’une fois l’éloge fait de lui par Mme  Gardener ; elle le trouvait trop modeste, cependant elle en était flattée ; elle éprouva même un certain plaisir, quoique mêlé de regrets, en voyant combien M. et Mme  Gardener, étaient encore persuadés que cette douce confiance, fruit naturel d’un attachement sincère, existait entre elle et M. Darcy.

Quelqu’un s’approchant de ce côté,