Page:Austen - Persuasion.djvu/109

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Harville, sans égaler Wenvorth comme manières, était un parfait gentleman, simple, cordial, obligeant. Mme Harville, un peu moins distinguée que son mari, paraissait très bonne. Leur accueil aux amis de Wenvorth fut charmant.

Le repas commandé à l’auberge servit d’excuse pour refuser leur invitation à dîner. Mais ils parurent presque blessés que Wenvorth n’eût pas amené ses amis sans qu’il fût besoin de les inviter.

Tout cela montrait tant d’amitié pour le capitaine, et un sentiment d’hospitalité si rare et si séduisant ; si différent des invitations banales, des dîners de cérémonie et d’apparat, qu’Anna se dit avec une profonde tristesse : « Voilà quels auraient été mes amis ! »

On entra dans la maison. Les chambres étaient si petites qu’il semblait impossible d’y recevoir. Anna admira les arrangements ingénieux du capitaine Harville pour tirer parti du peu d’espace, remédier aux inconvénients d’une maison meublée, et défendre les portes et les fenêtres contre les tempêtes de l’hiver.

Le contraste entre les meubles vulgaires et indispensables fournis par le propriétaire, et les objets de bois précieux, admirablement travaillés, que le capitaine avait rapportés de lointains voyages, donnait à