Page:Austen - Persuasion.djvu/126

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pelaient les plus petits détails de la matinée : ici elle avait écouté les projets d’Henriette ; plus loin, elle avait vu M. Elliot ; mais elle ne put donner qu’un moment à tout ce qui n’était pas Louisa.

Le capitaine Benwick fut très attentif pour Anna ; l’accident arrivé ce jour-là les avait tous unis davantage ; elle sentait pour lui un redoublement de bienveillance, et pensait même avec plaisir que c’était peut-être une occasion pour elle et lui de se connaître davantage. Wenvorth les attendait avec une chaise de poste au bas de la rue. Anna fut froissée de son air surpris quand il la vit venir au lieu de Marie, et de l’exclamation qui lui échappa quand Charles lui eut dit pourquoi. Elle crut qu’elle n’était appréciée qu’en raison de son utilité.

Elle s’efforça d’être calme et juste. Pour l’amour de Wenvorth, elle eût soigné Louisa avec un zèle infatigable. Elle espéra qu’il ne serait pas longtemps assez injuste pour croire qu’elle avait reculé devant cette tâche.

Après avoir aidé Henriette à monter, Wenvorth s’assit entre elles deux ; ce fut ainsi qu’Anna étonnée et émue, quitta Lyme. Ce long trajet modifierait-il leurs relations ? quelle serait la conversation ? Elle ne pouvait rien prévoir.