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touchait bien plus que la maison de son père, ou l’intimité de sa sœur avec Mme Clay. Mais elle était forcée de paraître s’intéresser autant que lady Russel à ce qui la touchait pourtant de plus près que toute autre. Il y eut d’abord un peu de gêne dans leur conversation. Wenvorth ne pouvait manquer d’être nommé, en parlant de l’accident arrivé à Lyme : Anna n’osait regarder lady Russel en prononçant le nom de Wenvorth. Elle s’avisa d’un expédient : elle raconta brièvement l’attachement de Wenvorth et de Louisa l’un pour l’autre. Une fois cela fait, elle n’éprouva plus d’embarras. Lady Russel se contenta d’écouter tranquillement, et de leur souhaiter tout le bonheur possible, mais elle éprouva un plaisir amer en voyant l’homme qui, huit ans auparavant, avait paru apprécier Anna Elliot, se contenter de Louisa Musgrove.

Les premiers jours n’eurent d’autre diversion que quelques bonnes nouvelles de Lyme sur la santé de Louisa. Anna ne sut jamais comment elles lui parvinrent.

Lady Russel ne voulut pas remettre davantage ses visites de politesse. Elle dit à Anna d’un ton décidé :

« Je dois aller voir M. et Mme Croft. Aurez-vous le