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courage de m’accompagner dans cette maison ? C’est une épreuve pour nous deux.

— C’est vous qui en souffrirez le plus probablement ; vous n’avez pas encore pris votre parti de ce changement. En restant dans le voisinage, je m’y suis accoutumée. »

Elle aurait pu ajouter qu’elle avait une haute opinion des Croft, et trouvait son père heureux d’avoir de tels locataires. Elle sentait que la paroisse avait un bon exemple, et les pauvres, aide et secours. Elle ne pouvait s’empêcher de reconnaître que Kellynch était en de meilleures mains qu’auparavant.

Cette conviction était certainement pénible et mortifiante, mais elle lui épargnait la souffrance que devait éprouver lady Russel en retournant dans cette maison.

Elle ne songeait point à se dire :

« Ces chambres devraient être habitées par nous. Oh ! combien elles sont déchues de leur destination ! Une ancienne famille obligée de céder la place à des étrangers ! »

Non, excepté en pensant à sa mère, qui avait demeuré là, elle n’avait aucun soupir de regret.

Mme Croft semblait l’avoir prise en grande amitié, et, dans cette visite, elle eut des attentions par-