Page:Austen - Persuasion.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cela, joint à la conviction d’être très utile, lui avait fait passer une agréable quinzaine.

Anna s’informa de Benwick. La figure de Marie se rembrunit aussitôt. Charles se mit à rire :

« Oh ! Benwick va très bien, dit Marie ; mais c’est un drôle de garçon. Il ne sait ce qu’il veut. Nous lui avons demandé de venir passer quelques jours chez nous ; Charles devait l’emmener à la chasse. Il paraissait très content, quand, mardi soir, il donna une singulière excuse : Il ne chassait jamais ; on ne l’avait pas compris : il avait promis ceci, puis cela, etc. ; enfin il ne venait pas. Il a sans doute craint de s’ennuyer, mais en vérité j’aurais cru que nous étions assez gais au cottage pour le cœur brisé du capitaine Benwick. »

Charles dit en riant :

« Mais, Marie, vous savez bien ce qu’il en est.

« Voici votre œuvre, dit-il à Anna. Il s’imaginait vous trouver ici ; quand il a su que vous étiez à une lieue de nous, il n’a pas eu le courage de venir. Voilà la vérité ; parole d’honneur. »

Marie laissa tomber la conversation, soit qu’elle ne jugeât pas Benwick digne de prétendre à une miss Elliot, soit qu’elle ne reconnût pas à Anna le pouvoir de rendre Uppercross plus attrayant.