Page:Austen - Persuasion.djvu/143

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des enfants qu’il avait sur les genoux. C’était un beau tableau de famille. Anna, jugeant les choses d’après son tempérament, trouvait que cet ouragan domestique n’était guère fait pour calmer les nerfs de Louisa, si elle eût été là ; mais Mme Musgrove n’en jugeait pas ainsi. Après avoir chaudement remercié Anna de tous ses services, et récapitulé tout ce qu’elle-même avait souffert, elle dit, en jetant un regard heureux autour d’elle, que rien ne pouvait lui faire plus de bien que cette petite gaîté tranquille.

Anna apprit que Louisa se rétablissait à vue d’œil. Les Harville avaient promis de la ramener à Uppercross et d’y rester quelque temps.

« Je me souviendrai à l’avenir qu’il ne faut pas venir ici pendant les vacances de Noël, » dit lady Russel une fois montée en voiture.

Peu de temps après, elle arriva à Bath par un pluvieux après-midi, longeant la longue suite de rues depuis Old-Bridge jusqu’à Camben-Place, éclaboussée par les équipages, assourdie par le bruit des charrettes et des camions, par les cris de marchands de journaux et de gâteaux, ceux des laitières et des piétons, elle ne se plaignit pas : non, c’étaient là des bruits appartenant aux plaisirs de l’hiver. Elle se sentait renaître, et, comme Mme Musgrove, elle pensait, mais