Page:Austen - Persuasion.djvu/147

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d’autrefois fut complètement rétablie. Il se justifia à tous égards ; son impolitesse apparente venait d’un malentendu. Il avait cru qu’on voulait rompre avec lui, et s’était retiré par délicatesse. Il était indigné qu’on eût pu l’accuser d’avoir parlé de la famille sans respect ; lui, qui s’était toujours vanté d’être un Elliot, et qui avait, sur la parenté, des idées trop strictes pour l’époque actuelle ! Son caractère et sa conduite démentaient cette accusation. Sir Walter pouvait en appeler à tous ceux qui connaissaient M. Elliot, et, certainement, les efforts qu’il avait faits pour se réconcilier avec la famille étaient une preuve en sa faveur.

Ce fut le colonel Wallis, son ami intime, qui fournit une excuse pour le mariage de M. Elliot. Il, avait connu la femme de son ami ; elle n’était pas de famille noble, mais elle était instruite, bien élevée et riche et adorait William Elliot. Voilà ce qui l’avait séduit, et non sa fortune.

Tout cela atténuait beaucoup sa faute, et Sir Walter l’excusa complètement : il l’avait reçu, invité à dîner, et M. Elliot paraissait très heureux.

Anna écoutait, mais sans comprendre.

Tout en faisant la part de l’exagération, elle sentait qu’il y avait quelque chose d’inexplicable dans la conduite actuelle de M. Elliot, dans son désir si vif