Page:Austen - Persuasion.djvu/148

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de renouer des relations si longtemps interrompues. Matériellement parlant, il n’y gagnait rien, puisque le domaine et le titre de Kellynch lui revenaient en tout cas. Elle ne trouvait qu’une solution : c’était peut-être à cause d’Élisabeth. Sa sœur était certainement très belle, ses manières étaient distinguées et élégantes ; et Elliot, qui ne l’avait vue qu’en public, ne connaissait peut-être pas son caractère. Anna se demandait avec inquiétude comment Élisabeth pourrait soutenir un examen plus attentif, et souhaitait qu’Elliot ne fût pas trop perspicace. Mme Clay encourageait Élisabeth dans la pensée qu’Elliot la recherchait ; elles échangeaient des regards qu’Anna surprit au passage.

Sir Walter rendait justice à William Elliot, à son élégance, à sa figure agréable, mais il déplorait son attitude penchée, défaut que le temps avait augmenté. Il convenait aussi qu’il avait vieilli ; tandis que M. Elliot affirmait que Sir Walter n’avait pas changé depuis dix ans.

On ne parla, le soir, que de M. Elliot et de M. Wallis ; Sir Walter désirait connaître Mme Wallis ; on la disait très jolie ; cela le dédommagerait des laids visages qu’il rencontrait à chaque instant dans les rues. C’était là le fléau de Bath. Un jour il avait compté