Page:Austen - Persuasion.djvu/181

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dire. Prenez mon bras ; je ne me sens pas à l’aise si je n’ai pas le bras d’une femme.

— Vous avez quelque chose à me dire ?

— Oui ; mais voici un ami, le capitaine Bridgdem. Je veux seulement lui demander comment il va, en passant. Il est surpris de me voir avec une autre femme que la mienne. La pauvre âme est prise par la jambe ; elle a au talon une ampoule presque aussi large qu’une pièce de cinq francs. Voyez-vous l’amiral Brand qui vient vers nous avec son frère ? Habits râpés tous deux ; je suis content qu’ils soient de l’autre côté de la rue. Sophie ne peut pas les souffrir. Ils m’ont joué autrefois un vilain tour, je vous conterai cela. Voici le vieux Sir Archibald et son petit-fils. Regardez, il nous voit. Il vous envoie un baiser, et vous prend pour ma femme. Ah ! la paix est venue trop tôt pour ce jeune homme. Pauvre vieux Sir Archibald !

« Aimez-vous Bath, miss Elliot ? Bath me convient très bien ; nous rencontrons toujours quelque vieil ami. On est sûr de pouvoir bavarder, puis, rentrés chez nous, nous nous plongeons dans nos fauteuils, et nous sommes aussi bien qu’à Kellynch. »

Anna le pressa de lui dire ce qu’il avait à lui communiquer. Mais elle fut obligée d’attendre, car l’ami-