Page:Austen - Persuasion.djvu/207

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la part d’une femme irritée et maltraitée, mais j’essayerai de me dominer. Je ne veux pas le décrier. Je vous dirai seulement ce qu’il a été pour moi.

« Il était, avant mon mariage, l’ami intime de mon cher mari, qui le croyait aussi bon que lui-même. M. Elliot me plut aussi beaucoup, et j’eus de lui une haute opinion. À dix-neuf ans on ne raisonne pas beaucoup. Nous vivions très largement : il avait moins d’aisance que nous, et demeurait au temple ; c’est à peine s’il pouvait soutenir son rang. Mais notre maison était la sienne ; il y était le bienvenu ; on le regardait comme un frère. Mon pauvre Henri, qui avait l’esprit le plus fin et le plus généreux, aurait partagé avec lui jusqu’à son dernier sou, et je sais qu’il est venu souvent à son aide.

— Ce doit être alors, dit Anna, qu’il connut mon père et ma sœur. Je n’ai jamais compris sa conduite avec eux ni son mariage ; cela ne s’accorde guère avec ce qu’il paraît être aujourd’hui.

— Je sais tout ! s’écria Mme Shmith. Il fut présenté à Sir Walter avant que je le connusse, mais il en parlait souvent. Je sais qu’il refusa les avances qu’on lui fit. Je sais aussi tout ce qui a rapport à son mariage. Sa femme était d’une condition inférieure ;