Page:Austen - Persuasion.djvu/227

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pas pour votre père, il serait scandaleux d’y aller pour son héritier. Qu’est-ce que M. Elliot est pour moi ? »

Cette expression d’insouciance ranima Anna, qui vit le capitaine regarder et écouter avec attention, Aux dernières paroles de Charles, il la regarda.

Charles et Marie continuaient à discuter le projet de spectacle : Mme Musgrove s’interposa.

« Il vaut mieux y renoncer, Charles, et demander la loge pour mardi. Ce serait dommage d’être séparés, et nous y perdrions aussi miss Anna ; et si elle n’est pas avec nous, ni Henriette ni moi nous ne nous soucions du spectacle. »

Anna fut sincèrement reconnaissante de ces paroles ; elle dit d’un ton décidé : « S’il ne dépendait que de moi, madame, la soirée à la maison ne serait pas le plus petit obstacle. Je n’ai aucun plaisir à ces présentations, et je serais trop heureuse d’aller au théâtre avec vous. »

Elle sentit qu’on l’observait, et n’osa pas même lever les yeux pour voir l’effet de ses paroles. On convint du mardi. Charles se réserva seulement de taquiner sa femme en déclarant qu’il irait seul au spectacle, si personne ne voulait y aller. Le capitaine Wenvorth quitta sa place, et vint s’arrêter comme par hasard devant Anna.