Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/166

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sances, le colonel Brandon était le seul qui excitât en elle l’intérêt de l’amitié, et avec qui elle pût s’entretenir avec plaisir. Willoughby lui était indifférent. Elle le trouvait assez aimable ; mais il l’était rarement pour elle ; toutes ses attentions, tous ses propos s’adressaient à Maria. Cette dernière laissait, il est vrai, le colonel Brandon entièrement à sa sœur. Il trouvait sans doute dans l’aimable entretien d’Elinor quelque consolation de la parfaite indifférence de celle qui, malgré lui, occupait son cœur et sa pensée ; mais cette indifférence redoublait sa tristesse habituelle, et sa conversation n’était rien moins que gaie. Elinor le plaignait sincèrement, d’autant qu’elle avait lieu de croire que ce n’était pas la première fois qu’il était malheureux en amour.