Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/357

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versations particulières, enfin de lui témoigner une amitié à laquelle un bon cœur, tel que celui d’Elinor n’est jamais insensible. Lucy Stéeles d’ailleurs ne manquait pas d’une sorte d’esprit naturel ; ses remarques étaient souvent justes et amusantes, et pour une demi-heure elle pouvait être une compagne assez agréable ; mais elle n’avait aucune des ressources que donne une bonne éducation. Elle était ignorante autant qu’on peut l’être ; toute sa littérature se bornait à quelques mauvais romans ; elle ne pouvait parler sur aucun sujet un peu relevé, et malgré tous ses efforts pour paraître à son avantage, et se mettre autant que possible au niveau d’Elinor, qui tâchait de son côté de se mettre au sien, il y avait trop de distance entr’elles,