Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/481

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licité qui leur est destinée ! Il la salua de la main, leva les yeux au ciel avec l’expression la plus douloureuse, et partit.

Elinor resta triste et pensive. Cet entretien loin de lui avoir apporté quelque consolation, laissait un poids sur son cœur. Ses espérances du mariage de sa sœur s’étaient, il est vrai, renouvelées ; mais serait-elle heureuse ? Les vœux du colonel avaient quelque chose de sombre ; il semblait en douter. Le malheur de cet homme intéressant l’affligeait aussi. Elle déplorait la fatalité qui l’avait entraîné dans un amour sans espoir ; et cette conformité dans leur situation redoublait encore l’intérêt qu’il lui inspirait. Pauvre Brandon ! s’écriait-elle ; et son cœur oppressé disait ainsi : Pauvre Elinor ! Elle ne sa-