Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/59

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le connaît mieux, on le juge bien différemment. Je vous assure qu’à présent il me paraît presque beau, ou je trouve au moins qu’il plaît mieux que s’il était beau. Qu’en dites-vous, Maria ?

— Je dis que je le trouverai bientôt plus que beau, si je ne le fais pas encore. Quand vous me direz, Elinor, de l’aimer comme un frère, et qu’il fera votre bonheur, je vous promets de ne plus lui trouver aucun défaut.

Elinor rougit beaucoup à cette déclaration, et fut fâchée contre elle-même de s’être trahie en parlant d’Edward avec trop de feu. Elle sentait bien à quel point il l’intéressait ; elle était persuadée que cet intérêt était réciproque, mais elle n’en avait pas cependant une conviction assez positive pour que les propos de Maria lui fussent