Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/599

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cœur aura dissipé les illusions, trop romanesques peut-être, mais bien séduisantes, auxquelles son imagination s’est livrée. Mais à quoi mène cette déplorable histoire ? Allez vous penser. Peut-être à avancer le moment où votre sœur bannira de sa pensée celui qui ne la méritait pas ; pardonnez donc, si dans ce but j’ai risqué de vous faire partager la pénible émotion que ce récit m’a donné. Depuis quinze ans que j’ai fermé les yeux d’Elisa, c’est la première fois que ce nom toujours présent à ma pensée est sorti de ma bouche ; je n’ai pas même voulu que sa fille le portât.

— Sa fille ! interrompit Elinor, serait-ce ?…

— Madame Jennings vous a peut-être parlé de miss Williams ? J’ai vu par quelques mots qu’elle con-