Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/626

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établis en famille. Elle désirait beaucoup que ses filles fussent à même de voir leur frère ; sans le dire elle pensait aussi que son Elinor gagnerait sûrement le cœur de madame Ferrars, et qu’elle verrait au moins une de ses filles heureuse et bien établie. Maria avait promis de se laisser guider par l’opinion de sa mère ; elle s’y soumit donc sans opposition, quoique la sienne fût absolument contraire. Maman se trompe sur tous les points, pensait-elle ; en me faisant rester à Londres, elle me prive des consolations que je trouverais dans sa tendre sympathie pour l’excès de mon malheur, et je ne serais pas forcée de voir une société dont le manque total de goût et de sentimens me repousse et me blesse, et avec laquelle je ne puis espérer un seul