Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/351

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appelent un passe-temps, une légèreté ? la perte de ma fortune et de toutes mes espérances de bonheur, et peut-être celle de ma vie ! Quelle nuit je passai !… Mais à quoi servaient les combats, les réflexions ? tout était fini pour moi. Je ne pouvais plus offrir à madame Dashwood un fils, et à Maria un époux ; je n’avais plus de ressources ni pour le présent, ni pour l’avenir, et j’étais rejeté pour un genre de tort qui ne pouvait que les blesser vivement et me faire repousser aussi d’elles. Ah ! combien je désirais alors que la vengeance du colonel fût complète ! avec quel plaisir, quel empressement j’allai au-devant de la mort, que j’espérais recevoir de sa main ! Je craignais bien davantage la scène qui m’attendait encore avant de quitter pour jamais le Devonshire en