Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/25

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et, reportée sur une autre où elle reproduit des pustules en tout semblables à celles de provenance chevaline, excepté qu’elles sont plus belles.

Jusqu’ici le virus n’est sorti du cheval que pour passer à la vache, M. Cayrel juge qu’il est temps d’en faire jouir l’espèce humaine et l’inocule à un enfant avec la même facilité que le vaccin le mieux éprouvé.

D’un autre côté, M. Lafosse propose de le reporter à sa source ; il choisit un cheval et l’inocule au museau ; il naît de cette inoculation plusieurs pustules que la commission vit un peu déformées par le frottement de l’animal contre le râtelier, mais irréprochables à l’intérieur. M. Cayrel y plongea la lancette et piqua un enfant auquel il donna six magnifiques pustules.

Quelle était cette épizootie ? En quoi consistait-elle ? Est-ce bien là cette maladie du cheval que Jenner nous donne comme la source, comme la cause de la vaccine ? Est-ce là le grease ? La description de Jenner est véritablement si courte et si vague qu’il n’y a pas moyen de s’y reconnaître ; de là sans doute l’embarras des traducteurs. Les Allemands ont traduit grease par maucke ; l’Italie par giardonne ; en France, on dit d’abord javart, puis on a dit eaux-aux-jambes, et la dernière interprétation a prévalu. D’où il est arrivé que tous ceux qui se sont appliqués à vérifier les conjectures de Jenner ont scrupuleusement recherché les eaux-aux-jambes, rien que les eaux-aux-jambes.

C’est donc les appellations différentes données à la maladie du cheval qui, d’après le docteur anglais, transmet la vaccine à l’homme et à la vache qui ont été cause des dis-