Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


En vain les vierges éperdues
Tombent et roulent à genoux,
Et de leurs pâles mains tordues
Conjurent le flot en courroux :
Sourde à toute voix qui l’implore,
L’onde impitoyable dévore
Tout ce qui s’oppose à son cours.
Sans reprendre une fois haleine,
Elle a conquis plaine sur plaine,
Et sa fureur monte toujours.

Elle monte, et, du ciel qui penche
Toutes ses urnes à la fois,
L’averse en cascades s’épanche
Et des cités crève les toits.
A l’eau des mers qui s’amoncelle
S’unit partout l’eau qui ruisselle
Du réservoir des cieux béants ;
Partout descendent les nuages,
Et partout monte sur les plages
L’éruption des Océans.

Elle monte, elle écume, elle entre :
Où fuir encore ? où se cacher ?