Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/128

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L’uniforme repos ! — A nous la vie étrange
Qui lutte avec l’abîme, et, d’heure en heure, change
De face et d’horizon !

Oh ! nous avons le droit de porter haut la tête !
Il est beau de courir à travers la tempête
Sur un mince vaisseau !
D’unir deux univers, le plus jeune à l’antique !
Il est beau, compagnons, de passer l’Atlantique
Comme on passe un ruisseau !

D’aller, de découvrir, à travers mille épreuves,
D’autres cieux, d’autres monts, des plages encor neuves,
Des continents entiers ;
De voir, par intervalle, émerger sous les nues
Quelque île de houris, qui sur les danses nues
Penche ses cocotiers ;

D’étendre à tout climat nos étapes marines,
De porter nos trésors, nos arts et nos doctrines
A cent peuples divers,
Et nous, enfants sortis d’écoles peu savantes,
De pouvoir, comme un livre aux sciences vivantes,
Feuilleter l’univers !