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LA VIE RURALE.


Arrière les soucis moroses,
Et les misères et la faim !
Prodiguant au loin toutes choses,
Aux riches j’apporte les roses,
Aux pauvres j’apporte le pain !

Par moi le banquet recommence ;
J’ai pour nappe les gazons verts :
Venez, convives en démence ;
Je suis, dans ma largesse immense,
L’amphitryon de l’univers !

Dans mes retraites inconnues,
Venez, sans voile sur le sein.
Nymphes des bois, dryades nues !
Sous le regard des chastes nues,
Plongez-vous dans mon clair bassin !

Dans le hallier, dans la charmille,
Que tout se livre à ses amours.
Je suis le Père de famille,
Par qui tout aime et tout fourmille
Et tout bénit l’auteur des jours !